Réduire les déchets textiles, c’est (aussi) une affaire d’entreprise

Quand les textiles d’entreprise deviennent un défi environnemental majeur, la valorisation de l’existant s’impose comme un levier stratégique.

Posté LE
November 17, 2025
MIS à jour
November 17, 2025
temps de lecture
5 min
Posté PAR
Lucas Dusuel
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Chaque année, la Semaine européenne de réduction des déchets met en avant les gestes du quotidien : trier, réparer, consommer moins et mieux.

Mais derrière ces bonnes pratiques individuelles, un angle reste trop peu exploré : celui des entreprises, responsables d’une part croissante des déchets textiles produits en Europe.

Uniformes, bâches, textiles d’aménagement, vêtements promotionnels… les organisations génèrent chaque année des milliers de tonnes de matières encore valorisables.

En Europe, 12,6 millions de tonnes de déchets textiles sont produites chaque année (Agence européenne pour l’environnement, 2023), 87 % finissant encore incinérés ou enfouis. En France, près de 1,7 millions de tonnes de textiles sont jetées chaque année, dont 30 % proviennent des entreprises publiques et privées (ADEME, 2023).

Réduire les déchets textiles ne relève donc pas seulement d’un engagement citoyen : c’est un enjeu stratégique, environnemental et économique pour les entreprises. En optimisant leurs ressources , elles peuvent réduire leur empreinte, mobiliser leurs équipes et transformer leurs déchets en valeur durable.

Ch

Les déchets textiles, un enjeu collectif et mesurable

Chaque vêtement ou accessoire professionnel jeté représente des ressources consommées : eau, énergie, matières premières.

Par exemple :

  • Produire un uniforme en coton peut nécessiter jusqu'à 4 000 à 5 000 litres d’eau (Water Footprint Network, 2017).
  • Ce même uniforme génère 3 à 7 kg d’equivalent CO₂, selon la culture du coton, le transport, la transformation et les finitions. (Source : Indian Textile Journal, 2022)

Les déchets textiles contribuent aussi aux émissions de CO₂ et à la pollution environnementale.

Au-delà de la question environnementale, la gestion textile influence désormais :

  • La conformité réglementaire (loi AGEC, REP Textile élargie).
  • La performance RSE des entreprises.
  • La réputation de marque, notamment vis-à-vis des collaborateurs et des clients.

Les entreprises ont donc un rôle clé à jouer : réduire, réemployer, valoriser leurs textiles, et transformer ce levier environnemental en avantage stratégique et opérationnel.

Centre de tri textile

Pourquoi les entreprises ont un rôle à jouer

Réduire les déchets textiles n’est pas qu’un geste citoyen : les entreprises sont au cœur de la chaîne. Comme le rappelle le site du gouvernement :

« Toute entreprise qui produit ou détient des déchets est responsable de leur gestion. Elle doit identifier ses déchets, mettre en place le tri à la source, assurer leur suivi dans un registre, s'assurer qu'ils seront valorisés et respecter d'autres exigences réglementaires. » (service-public.fr)

Les entreprises choisissent les matériaux, les fournisseurs, les volumes produits et leur utilisation. Plusieurs actions concrètes permettent d’agir dès maintenant :

  1. Optimiser la gestion des stocks et des invendus : Adopter des outils de pilotage pour suivre les stocks, et revaloriser les surstocks via des filières de don, de recyclage ou d’upcycling. Par exemple, des uniformes non utilisés peuvent être transformés en accessoires ou redistribués à des associations.
  2. Privilégier des matériaux durables et recyclables : Sélectionner des textiles certifiés (GRS, Oeko-Tex) et intégrer dès la conception des critères circulaires. Ces choix réduisent l’impact environnemental tout en garantissant des produits de qualité et responsables.
  3. Mettre en place des programmes internes de collecte et de valorisation : Identifier chaque flux : uniformes, textiles événementiels, bâches, tissus d’aménagement … et transformer ces matériaux en ressources réutilisables. La REP textile et les analyses de cycle de vie (ACV) peuvent guider ces démarches et assurer leur efficacité.

Quand l’upcycling devient un modèle d’entreprise

Ces initiatives permettent de réduire l’empreinte écologique, tout en créant un impact social et organisationnel positif en impliquant les équipes. Certaines entreprises montrent qu’il est possible de donner une seconde vie aux matériaux existants :

  • Orange transforme ses bâches événementielles en sacs responsables.
  • SNCF Voyageurs transforme ses tissus de sièges en accessoires réutilisables.
  • Pour les Jeux Olympiques, la MEL a choisi d’upcycler ses 2 500 m² de bâches PVC via un atelier textile local en France, évitant leur destruction et créant une revalorisation durable.

Ces projets démontrent que la valorisation des textiles n’est pas seulement possible , elle est stratégique, locale et source d’innovation pour les entreprises et les collectivités, tout en incarnant concrètement leur engagement RSE.

Pochette upcyclée en denim et ses matières premières

Agir concrètement pendant la Semaine de réduction des déchets

La Semaine européenne de réduction des déchets (SERD) est bien plus qu’une campagne de sensibilisation : c’est une opportunité concrète pour les entreprises de passer à l’action et de mobiliser les équipes autour d’un projet circulaire tangible.

Plutôt que de se limiter aux gestes individuels, cette semaine peut devenir un accélérateur d’engagement collectif, en transformant la gestion textile en levier d’innovation et de cohésion interne.

Plusieurs initiatives peuvent être mises en place :

  • Organiser une collecte textile au sein des bureaux ou ateliers.
  • Identifier un projet pilote à revaloriser : uniformes, bâches, surstocks.
  • Proposer des ateliers de sensibilisation à l’économie circulaire pour les équipes.

Ces actions permettent de rendre visibles les engagements RSE, d’amorcer une démarche durable, et de faire évoluer les pratiques internes sur le long terme. Même à petite échelle, chaque initiative contribue à inscrire la réduction des déchets textiles dans la stratégie globale de l’entreprise.

Conclusion

Réduire les déchets textiles n’est pas seulement un geste environnemental : c’est un levier stratégique et collectif pour les entreprises. En optimisant les ressources, en valorisant l’existant, et en impliquant les équipes, chaque organisation peut transformer ses déchets en nouveaux usages.

Cette Semaine de réduction des déchets est l’occasion parfaite pour agir, montrer l’exemple, et démontrer que réduire les déchets textiles, c’est (aussi) une affaire d’entreprise.

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Portrait de Simon Peyronnaud, co-fondateur de Losanje
Simon Peyronnaud
Co-fondateur Losanje
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