Tri textile saturé : pourquoi il faut changer de modèle dès maintenant
Face à la saturation du tri textile, il devient urgent de repenser le modèle en amont, en intégrant des solutions comme l’upcycling industriel.
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40 % des vêtements collectés ne trouvent plus preneur.
Un chiffre révélateur d’une saturation structurelle de la filière de tri textile, aujourd’hui sous pression à tous les niveaux : volumes ingérables, débouchés limités, financements instables.
Depuis plusieurs mois, les signaux d’alerte se multiplient, remettant en question un modèle linéaire de production et de consommation devenu intenable. Cet article fait le point sur les causes de cette saturation, ses conséquences sur les acteurs du secteur, et les alternatives qui s’esquissent en amont de la chaîne de valeur, comme l’upcycling industriel.
Une filière de tri textile au bord de l’asphyxie
Des volumes ingérables
Chaque année, plus de 800 000 tonnes de textiles sont mises sur le marché en France (source : ADEME). Une part importante finit collectée par des opérateurs de tri. Mais face à l’explosion des quantités — liée notamment à la fast fashion — la filière peine à suivre.
La baisse de qualité des vêtements rend leur tri, leur revente ou leur transformation de plus en plus complexe.
Des financements sous tension
En 2025, plusieurs structures ont suspendu leur activité temporairement :
- Emmaüs 63, dans le Puy-de-Dôme, a mis en pause ses collectes face à des stocks saturés.
- Le Relais, acteur historique, a interrompu une grande partie de ses tournées, pointant un désaccord avec Refashion, l’éco-organisme en charge du pilotage de la filière REP (Responsabilité Élargie du Producteur) textile.
Le financement du tri repose sur des équilibres fragiles, et les volumes croissants ne sont pas compensés par une augmentation proportionnelle des soutiens.

Des débouchés en voie de fermeture
Historiquement, une grande partie des textiles collectés étaient exportés vers les pays d’Afrique ou d’Asie. Mais de plus en plus de gouvernements locaux dénoncent un dumping environnemental et ferment leurs frontières à ces flux massifs.
La revente locale, quant à elle, ne peut absorber qu’une fraction des gisements collectés. Résultat : les centres de tri croulent sous des montagnes de vêtements sans issue viable.
Le modèle linéaire atteint ses limites
Pendant longtemps, le système a reposé sur une logique simple : produire → consommer → collecter → trier → valoriser (ou éliminer). Mais cette chaîne est aujourd’hui grippée.
Les solutions “aval” (tri, recyclage, export) ne suffisent plus à absorber la masse produite.
Pour sortir de l’impasse, il devient nécessaire d’agir en amont, en intégrant des réflexions sur la fin de vie des produits dès leur conception.
L’upcycling industriel : une alternative en amont
L’upcycling consiste à transformer un produit ou une matière déjà existante en un objet de plus grande valeur, sans passer par un processus de déstructuration de la fibre. Appliqué à l’échelle industrielle, il peut répondre à plusieurs enjeux clés :
- Limiter les rebuts : en agissant avant que les textiles ne deviennent des déchets
- Créer de la valeur locale : sans dépendre des marchés d’exportation
- Optimiser l’usage des ressources : en évitant la fabrication de matière vierge
- Réduire les émissions : en minimisant les étapes industrielles lourdes
L’upcycling ne remplace pas le recyclage ou le tri, mais il constitue un complément stratégique, en particulier pour les produits en bon état, les invendus ou les articles obsolètes.

Construire une réponse systémique
La transformation du modèle textile ne pourra se faire que de façon collective. Plusieurs leviers doivent être activés :
- Du côté des producteurs, en limitant les volumes mis en marché et en intégrant des solutions circulaires
- Au niveau des distributeurs, en favorisant la reprise responsable et les filières de seconde vie
- Au sein des structures de tri, en diversifiant les débouchés
- Grâce à un cadre réglementaire clair, qui accompagne la structuration de solutions locales, circulaires et innovantes
Une approche d’upcycling industriel
Certaines entreprises commencent à proposer des modèles industrialisables de revalorisation en amont.
C’est le cas de Losanje, qui travaille en partenariat avec des centres de tri pour transformer des invendus, fins de séries ou vêtements obsolètes en nouveaux produits grâce à une technologie de découpe textile avancée. Cette solution, encore émergente, montre qu’un autre chemin est possible : produire à partir de l’existant plutôt que d’accumuler les déchets.
Conclusion
La saturation actuelle de la filière de tri textile ne doit pas être considérée comme une anomalie, mais comme un signal fort. Le modèle linéaire a atteint ses limites.
Pour éviter que le tri ne devienne le point de rupture de la chaîne textile, il est urgent d’agir en amont, en diversifiant les solutions de revalorisation, en réduisant la production, et en intégrant de nouvelles pratiques industrielles comme l’upcycling.
Ce n’est qu’en repensant collectivement notre rapport aux textiles que nous pourrons construire une filière plus sobre, plus résiliente et adaptée aux défis environnementaux du siècle.
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Chez Losanje, nous vous accompagnons dans la création de produits textiles responsables, que vous disposiez de matières à revaloriser ou non.
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