Comment fabrique-t-on un vêtement - et qu'est-ce qui change avec l'upcycling ?

Quelles différences entre la fabrication d'un vêtement classique et celle d'un vêtement upcyclé ?

Posté LE
October 13, 2025
MIS à jour
October 13, 2025
temps de lecture
4 min
Posté PAR
Léa Lucain
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Fabriquer un simple t-shirt en coton nécessite environ 2 700 litres d’eau* — soit l’équivalent de ce qu’une personne boit en deux ans.

Ce chiffre, vertigineux, illustre à lui seul l’impact environnemental de la production textile traditionnelle : une industrie gourmande en ressources, émettrice de CO₂ et génératrice de déchets.

Mais pour en saisir pleinement l’enjeu, il convient de revenir aux fondamentaux de la fabrication classique d’un vêtement : qu’est-ce qui explique son impact aussi conséquent ? Nous explorerons ensuite les différences de procédés en upcycling, et comment ce dernier propose un modèle circulaire, plus sobre et plus intelligent.

Les étapes classiques de fabrication d’un vêtement

La fabrication textile d’un vêtement neuf suit une chaîne longue et complexe, mobilisant d’importantes ressources à chaque étape.

1. Extraction et culture de la matière première

C’est l’étape la plus gourmande en ressources.

  • Les fibres naturelles (comme le coton) nécessitent une irrigation massive et l’usage d’intrants chimiques.
  • Les fibres synthétiques (comme le polyester) dépendent quant à elles de ressources pétrochimiques et de procédés très énergivores.

Dès cette première phase, le choix de la matière influence fortement l’impact environnemental du vêtement.

2. Transformation en fil et teinture

Une fois récoltées, les fibres sont égrenées, filées, puis teintes selon la couleur désirée.

Cette étape implique :

  • une forte consommation d’eau et d’énergie,
  • l’usage de produits chimiques pour la teinture, le blanchiment et les finitions,
  • et la production d’effluents polluants difficilement traitables.
À savoir : la teinture et la finition peuvent représenter jusqu’à 20 % de la pollution mondiale de l’eau industrielle.**
Des métiers à tisser transformant les fils en rouleaux de tissus

3. Tissage ou tricotage du tissu

Les fils sont transformés en rouleaux de tissu selon deux procédés aux caractéristiques distinctes :

  • Tissage : on entrelace les fils (chaîne et trame) pour obtenir un tissu tissé (ex : jean, popeline).
  • Tricotage : on forme des mailles avec les fils pour obtenir un tissu tricoté (ex : jersey, maille).

S’ajoute à cela la phase de finition (lavage, adoucissants, déperlant, impression…), souvent la plus polluante en raison de l’usage intensif de produits chimiques.

4. Découpe et confection

Une fois les rouleaux de tissu prêts, vient la phase de découpe et de confection.

Les tissus sont découpés selon des patrons précis, puis assemblés par les ateliers de confection pour donner naissance au produit final : t-shirts, chemises, pantalons ou accessoires.

Cette étape mobilise un véritable savoir-faire, présent dans toutes les régions du monde.

Malgré les progrès technologiques, la couture et l’assemblage demeurent des opérations manuelles, nécessitant la précision et l’expertise d’artisans qualifiés.

Quelle que soit la filière de production — conventionnelle, recyclée ou upcyclée — la confection reste le point commun à tous les vêtements : la transformation de la matière en produit fini.

Résultat : en cumulant l’ensemble de ces étapes, l’industrie textile génère près de 10% des émissions mondiales de Co2.***

Ce qui change avec l’upcycling

L’upcycling (ou surcyclage) propose une approche radicalement différente : produire à partir de l’existant, sans recréer de nouvelles matières.

Moins d’étapes, moins d’impact

L’upcycling part de produits textiles déjà produits - vêtements de seconde main, invendus, articles défectueux ou chutes de production - qui deviennent la matière première du processus.

Ce principe change tout.

En réutilisant ce qui existe déjà, on supprime les trois premières étapes les plus polluantes de la fabrication textile :

  • la culture et l’extraction des matières
  • la filature
  • le tissage

Autrement dit : trois des quatre étapes du cycle classique disparaissent, remplacées par une production plus directe, plus sobre et plus circulaire.

T-shirts upcyclés (à droite) et leurs matières premières

Les étapes de production en upcycling

Le processus est allégé :

  1. Récupération des matières : invendus, stocks dormants, vêtements de seconde main ou chutes de production.
  2. Préparation : tri, lavage, découpe en empiècements.

Chez Losanje, cette phase est automatisée grâce à notre technologie de découpe robotisée, réduisant les pertes et accélérant la production.

  1. Assemblage : les pièces sont ensuite cousues pour donner vie à un nouveau produit textile.

Les bénéfices environnementaux

Les gains sont considérables :

  • jusqu’à 90 % d’émissions de CO₂ évitées,
  • jusqu'à 10 000 litres d’eau économisés par vêtement,
  • et aucune ressource vierge extraite.

L'upcycling s'impose ainsi comme une alternative plus écologique par rapport à un modèle traditionnel.

Sac en denim upcyclé

Conclusion : une nouvelle façon de produire

L’upcycling transforme en profondeur la chaîne de fabrication textile : il ne s’agit plus de créer de la matière, mais de revaloriser celle qui existe déjà.

En supprimant les étapes les plus polluantes et en optimisant les autres, cette méthode devient le modèle de production textile le plus écologique aujourd’hui.

* Source : Parlement Européen
** Source : Parlement Européen
*** Source : ADEME

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Portrait de Simon Peyronnaud, co-fondateur de Losanje
Simon Peyronnaud
Co-fondateur Losanje
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